Bien que la mode japonaise lui fasse de l’ombre, le streetwear chinois est bel et bien présent. Il s’impose de plus en plus sur la scène internationale, et à juste titre. Le principal facteur expliquant ce phénomène, c’est la propulsion du Hip-Hop en Chine.
Comment expliquer le petit retard que ces tendances ont mis à s’installer à l’Empire Céleste ? Pourquoi la popularité du Hip-Hop et du streetwear connaît-elle une explosion aussi phénoménale en Chine ? On passe aux explications sans plus attendre.
Jaillissant droit du milieu urbain, le Hip-Hop et le Rap ont connu leurs jours de gloire durant les années 90’. Pourtant, en Chine, ce n’est que très récemment qu’on commence à s’y intéresser. Enfin, c’est peu dire puisque c’est carrément devenu l’actualité du moment.
Assez difficile de déceler le comment du pourquoi, mais disons que c’est surtout en rapport avec l’ouverture de la Chine sur le monde. Ayant une jeunesse avide de liberté et d’émancipation, c’est une échappatoire qui symbolise l’anticonformisme et la résistance culturelle.
On a moins de mal à comprendre le soudain changement de cap quand on explore la question dans sa globalité. Pour ce faire, un petit point historique est de rigueur.
Ces dernières années, la Chine commence doucement, mais sûrement à élargir ses horizons culturels. Et oui, les tendances occidentales ont su se frayer un chemin en dépit de toutes les barrières qu’on a plantées pour les en empêcher.
Dans les années 90’, la culture hip-hop battait son plein aux états unis. C’était le mode d’expression favori d’une jeunesse opprimée, la révolution de la rue en quelque sorte. Popularisés aux quatre coins du globe, tous les yeux étaient braqués sur les clans de Rap du East coast et du west Coast.
Jusque là, timide en Chine, ce n’est que jusqu’il y a deux ou trois ans que le Rap prend réellement son envole. Longtemps renfermée sur sa propre culture ancestrale, la population a été charmée par les nouveautés apportées par le Hip-Hop américain.
Mais ça reste tout de même assez étrange qu’un phénomène de musique prenne près de deux décennies à atteindre un pays. Si tu sens qu’il y a quelque chose de louche, c’est qu’en réalité, la situation est beaucoup plus complexe que ce que ça en donne l’air.
Les experts soulèvent une théorie bien plus logique : la culture rap chinoise serait importée de la Corée du Sud. Une hypothèse assez plausible étant donné le rapprochement des deux pays, et la succession chronologique des événements.
Le boys band sud-coréen EXO
Ainsi, le succès des innombrables boys bands sud-coréens, et leurs refrains de rap occasionnels, ont fini par déteindre sur les voisins. D’ailleurs, l’un des noms les plus connus de la scène n’est autre qu’un ancien membre du groupe de pop EXO. On reviendra là-dessus dans un moment.
Un autre facteur de taille qui pourrait expliquer le succès du Hip-Hop est (roulement de tambours) : une série de téléréalité chinoise, « The Rap Of China ». Oui oui, rien que ça ! Tout commence l’été 2017 quand on reprend, encore une fois, un concept d’émission télévisée coréenne « Show Me The Money ».
Le principe était de rassembler un groupe de jeunes rappeurs, et d’exposer leurs créations à des juges, ou « producers ». Les meilleurs étaient sélectionnés pour la grande finale, où ils s’affrontent pour décrocher des contrats avec des maisons de disques. L’un des juges du programme était Wu Yifan, qu’on surnommait Kris Wu, n’est nul autre que l’ancienne star d’EXO.
Alors, mettons-nous d’accord sur un point : The Rap of China était une véritable réussite !
Juste à titre de référence, ses épisodes ont été visionnés plus de 3 milliards de fois sur la plateforme de streaming chinoise iQiyi. Comment est-ce possible ? Plusieurs pièces à conviction viennent résoudre cette énigme :
Autant te dire que c’était sur toutes les lèvres, et que ça faisait rêver plus d’un ! Cette émission de téléréalité avait tout ce qu’il fallait pour devenir un hit, et pas des moindres. Du moins, elle était sur la bonne voie….
En Chine, le rap a fait profile bas pendant plusieurs années. Sous surveillance accrue des autorités, on faisait en sorte que son influence reste sous contrôle.
La vague de Hip-Hop qui a suivi The Rap Of China a soulevé de sérieuses inquiétudes auprès du gouvernement chinois. Comme rien n’est pris à la légère, un changement radical a été imposé aux réalisateurs.
La deuxième saison était terne, et bien plus pondérée que la première. Inaugurée par une chanson patriotique, dépourvue de vulgarités, et privée de son âme de rebelle, c’était devenu une pâle copie de l’original.
Et la politique de censure n’avait pas encore dit son dernier mot. Les choses se sont vite escaladées pour les participants de l’émission. L’objectif était de les priver d’offres de partenariat en salissant leur réputation aux yeux de l’opinion publique.
Le rappeur PG ONE
Si on s’en prenait principalement à la vie privée du grand gagnant PG One, on n’épargnait pas pour autant les autres. Après avoir accusé celui-ci d’abus de substance et d’adultère, son second, le rappeur GAI, et une autre co-star, VaVa, étaient interdits de téléréalité pendant très longtemps.
Parallèlement, une lutte contre tous les symboles de révolte que véhiculait le Hip-Hop était menée. Les tatouages étaient l’un des premiers éléments sur la ligne de mire. Signe d’appartenance, d’individualisme et de révolte, on ne voulait surtout pas qu’il gagne en popularité. À la télévision nationale, même les célébrités connues étaient amenées à les cacher par des manches longues, ou en utilisant du maquillage.
Le rappeur GAI
Pourtant, à Shanghai, le Hip-Hop a encore de beaux jours devant lui, et on trouve des tatoueurs à chaque coin de rue. Ça prouve bien qu’une fois la graine de l’espoir plantée, rien ne peut l’arracher ! Le rap chinois est désormais partie intégrante de la culture moderne du pays.
Le streetwear est devenu un véritable empire culturel en Chine, et ce n’est pas sans raison. Derrière cet énorme succès se cachent deux piliers de la mode Hip-Hop, Yoho ! et CLOT. Pour faire simple, il s’agit de la majeure force qui propulse le streetwear vers de nouveaux horizons.
Tous deux sont intimement liés aux influences Rap actuelles. C’est pourquoi, avant de te parler de Yoho ! et de CLOT, on t’explique pourquoi le Hip-Hop et le streetwear chinois sont indissociables depuis tant d’années.
Les artistes hip-hop content les histoires et mythes modernes, et forgent notre jeunesse de leur esprit libérateur et avant-gardiste. Quelque part, il en est de même pour le Streetwear, c’est la raison pour laquelle les deux s’accordent si bien.
En Amérique, le mouvement rap a bercé les premières tendances de mode urbaine. On en tient les vêtements oversize et les sneakers over the top. Pareillement, le streetwear asiatique tient ses origines des quartiers populaires et des groupes de rap.
Tmall, branche d’Ali Baba, est l’un des plus grands services qui mettent en contact les entreprises et les consommateurs en Chine. Selon eux, les styles urbains existent depuis bien longtemps sur les rayons. Néanmoins, l’ascension de l’intérêt qu’on leur accorde a coïncidé avec la diffusion de The Rap of China.
Tout le long de l’émission, les participants arboraient de grandes marques comme Supreme, Off White et Nike. Ils ont donc familiarisé leur audience avec le style vestimentaire occidental. Dans un second temps, des marques purement japonaises se sont lancé le défi de revisiter ces créations en leur apportant une touche chinoise propre.
Les résultats sont assez bluffants, et capturent le patrimoine oriental et les tendances modernes en parfaite harmonie. Un mode d’expression artistique qui sillonne les ruelles chinoises.
Le streetwear en Chine n’est pas un simple mouvement de mode, mais une culture à part entière véhiculée par la jeunesse. Avec plus de 400 millions de jeunes, il est tout à fait normal que la nouvelle génération soit constamment à la recherche d’originalité. Ce désir ardent de vouloir se démarquer de leurs prédécesseurs est la force qui anime l’âme du streetwear.
Mais comme on nous le dit bien trop souvent, on ne peut vivre que de ses rêves sans rien avoir de concret. Et les jeunes Chinois, justement, ont les moyens de leur politique !
Ce qui est surprenant c’est qu’il s’agit d’une conséquence directe de la politique de l’enfant unique, adoptée en Chine lors des années 70’. Ainsi, la majorité des familles ayant un seul enfant, les jeunes Chinois s’en sont trouvés assez aisés.
Au lieu de se tourner vers les magasins luxueux hors prix, ils se permettaient des gâteries de mode urbaine. Tant pis si ça chiffre, du moment qu’ils ont de quoi payer et suivre la tendance Hip-Hop et streetwear des KOLs (influenceurs en Chine).
En effet, selon une étude publiée par Bain & Company, l’âge moyen des clients de luxe de streetwear en Chine est de 35 ans. À titre indicatif, il s’agit d’une différence d’au moins dix ans avec l’Europe ou les États-Unis. D’autres spécialistes de mode prétendent que la moyenne est encore plus jeune, de seulement 25 ans.
Avec tous ces éléments, tu devrais mieux comprendre ce lien très particulier entre le streetwear et la culture Hip-Hop des nouvelles générations. Toutefois, ce ne sera pas vraiment le cas si on ne te parle pas des piliers sur streetwear en Chine : CLOT et Yoho !.
CLOT est une marque de streetwear purement chinoise qui s’est imposée comme un véritable pont entre l’Occident et l’Orient. Fondée seulement en 2003, elle est devenue un véritable mouvement de streetwear à elle seule.
CLOT n’est pas une simple marque, mais une réelle expérience immersive qui provient du prodigieux esprit de Edison Chen et Kevin Poon. Leur concept original vise à faire un mashup entre le streetwear de France, l’art prodigieux de Hong Kong, les designs uniques de Los Angeles, tout cela associé aux talents des artistes australiens et la qualité unique des tissus japonais. C’est pour dire à quel point CLOT est une philosophie à part entière.
C’est ainsi qu’en 2018, pour fêter les 15 ans de la marque, un défilé est simultanément organisé dans les plus grandes villes du monde. Cette dernière présentation de CLOT prouve une autre fois que la marque est une véritable fusion des styles streetwear du monde entier.
Ce n’est pas sans raison qu’on compare COLT au monde de Narnia du Hip-Hop !
Par ailleurs, si COLT est un authentique mouvement du streetwear en Chine, on peut dire que Yoho ! est l’empire culturel qui l’a boosté à devenir un mouvement à part entière. En effet, beaucoup attribuent le succès du streetwear chinois à cette marque.
Pour faire simple, il n’y a rien de mieux que les mots de Liang Chao, l’homme qui se trouve derrière Yoho ! : « Tu veux être plus cool ? Rien de plus simple, viens chez Yoho ! ».
Ce n’est pas sans raison que l’on considère cette marque comme le Premier Empire culturel des jeunes de Chine !
En un mot, le streetwear chinois, indissociable du mouvement hip-hop, a bouleversé les normes vestimentaires. C’est une bouffée d’air frais longuement attendue qui symbolise résistance et liberté. Une fois de plus, la mentalité urbaine l’emporte !
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